Les jumeaux Gaspar sur la scène internationale

Décrocher une nomination au sein d’une équipe nationale n’est jamais facile : il faut consacrer des années d’effort et beaucoup de sacrifices pour y parvenir. Réussir l’exploit en compagnie d’un frère ou d’une sœur est encore plus rare. Il faut deux athlètes qui partagent le même niveau de passion et qui possèdent les compétences nécessaires pour concourir au niveau le plus poussé. Les jumelles Gaspar appartiennent à cette espèce rare. 

Isabella et Gigi Gaspar ont grandi à Burnaby, en Colombie-Britannique, où elles se sont adonnées à la crosse au champ féminine. Elles se sont éprises de ce sport et ont consacré une grande partie de leurs jeunes années à devenir les meilleures joueuses possibles dans le sport. Récemment, nous avons eu l’occasion de causer avec les deux jeunes femmes pour faire le point sur le chemin parcouru. 

Les jumelles ont compétitionné ensemble à l’événement de crosse par équipes de six féminine qui s’est tenu à Oshawa les 6-8 octobre. Même si le Canada a fini par s’incliner 8-7 devant les États-Unis au match pour la médaille d’or, les jumelles Gaspar ont joué un rôle de premier plan au sein d’Équipe Canada, notamment à la défense. Les deux athlètes jouent à la défense pour leur équipe universitaire et maintenant pour Équipe Canada aussi. Nous avons demandé aux sœurs de nous raconter un peu de leur enfance, de leur développement dans le sport, et des qualités qui leur ont mérité une place au sein de l’équipe nationale.

Pourriez-vous décrire l’expérience de grandir et de jouer ensemble?

Nous sommes toutes deux très compétitives et ce, depuis un très jeune âge. C’était vraiment génial de pratiquer ensemble tant de sports différents. Au total, nous avons participé à 13 sports organisés et à 5 sports au niveau secondaire et universitaire. Cette vaste expérience dans le sport y est certainement pour quelque chose dans la création des athlètes que nous sommes aujourd’hui. C’était un cadeau de jouer ensemble, d’autant plus que le rapport que nous avons, sur le terrain de jeu et au-delà, est quelque chose de très spécial. Nous avons une sorte de « sixième sens » quand nous sommes ensemble sur le terrain, en ce sens que nous n’avons pas besoin de communiquer, de nous regarder l’une l’autre; nous avons déjà un sens d’exactement où se trouve l’autre jumelle et ce que nous devons faire pour effectuer un jeu. Certaines personnes disent que c’est un phénomène de télépathie qui est propre à tous les jumeaux, mais nous pensons que c’est quelque chose que nous avons acquis du fait de jouer ensemble au fil des années. En réfléchissant à notre enfance, c’était fou l’horaire des entraînements, souvent 3 séances différentes chaque nuit de la semaine. Nos parents nous transportaient de l’école à la séance de soccer, puis à la séance de basketball, puis nous mangions le souper dans la voiture, en route vers le hockey ou le volleyball ou la crosse. Nous sommes vraiment reconnaissantes envers nos parents parce qu’ils ont fait de leur tout pour nous offrir toutes les chances de grandir comme athlètes, ensemble.

Est-ce que le fait d’avoir une sœur a contribué à votre développement en tant qu’athlètes?

Absolument! Je ne crois pas que ce cheminement aurait été possible tout seule, ni pour moi, ni pour elle. C’est comme avoir une meilleure amie, un partenaire d’entraînement et une coéquipière prête à l’emploi, partout et à tout moment. Certains jours si l’une ou l’autre d’entre nous n’a pas envie de s’entraîner, l’autre est là pour donner un coup de pied aux fesses. Nous nous poussons l’une l’autre à toujours viser plus haut : chacune de nous est la plus grande partisane de l’autre et en même temps, la critique la plus sévère. C’est parce que nous nous connaissons tellement bien et nous sommes plus exigeantes à l’égard de nous-mêmes qu’à l’égard de nos coéquipières. Que ce soit dans le sport, dans les études ou les autres aspects de notre vie, nous sommes animées depuis toujours d’une motivation de donner notre pleine mesure, et nous nous tenons responsables l’une l’autre en termes de la poursuite de nos objectifs.

Avez-vous toujours eu l’intention d’aller à la même université? Pourquoi Arizona State?

Oui! On n’a pas vraiment considéré l’option d’aller chacune à une université différente. On est inséparables, quoi! Nous avons été très claires avec les entraîneurs qui nous recrutaient que nous formons un tout. Nous ne pouvions pas imaginer un scénario dans lequel nous allions à des universités différentes, jouions pour des équipes différentes. Ce serait comme avoir une partie de soi-même qui manquait. Arizona State a coché toutes les cases pour nous : l’endroit, le personnel des entraîneurs, le climat, les installations, et les possibilités. Nous avons visité le campus pour la première fois en octobre, lorsqu’il pleuvait et faisait froid chez nous, et nous avons atterri à Phoenix avec ses palmiers et son soleil omniprésent, et nous sommes tombées amoureuses. Depuis le moment où nous sommes arrivées sur le campus, l’atmosphère nous plaisait. Après avoir rencontré le personnel des entraîneurs et joué dans leur camp nous savions que c’était notre endroit idéal. 

Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être un membre de l’équipe nationale?

C’est vraiment le plus grand honneur. Depuis la première fois que nous avons manié un bâton de crosse, Équipe Canada est notre grand rêve, donc le fait d’être nommées au sein de l’équipe et de côtoyer toutes ces joueuses tellement douées est vraiment génial. Nous sommes très reconnaissantes envers les entraîneurs qui nous ont formées et nous ont permis de poursuivre notre développement jusqu’à ce niveau, et envers notre famille et toutes les personnes qui nous ont appuyées dans nos carrières sportives. Nous sommes très reconnaissantes d’avoir eu cette possibilité et nous espérons représenter le Canada de nouveau un jour!